Généalogie

Cette section regroupe différentes catégories de généalogie : Lorraine (les REBMANN de Gros-Rederching) ; Familiales (REBMANN, DONDAINE) ; Américaine (REBMANN) ; Parisiennes (notamment les jardiniers/maraîchers d'Ile-de-France) et d'autres rubriques plus générales.



Les Jardiniers/Maraîchers de Paris Imprimer
Écrit par G.R.   
Vendredi, 25 Mars 2011 15:30

Il y avait au XVIII siècle lors de l'abolition des jurandes en 1776 quelques 1200 maîtres jardiniers enregistrés à Paris. Il est un peu plus difficile de suivre ces familles car ces jardiniers déménagent relativement souvent, au rythme de l'agrandissement de la capitale. Au XVII ème, ils ont laissé le quartier du "Marais" aux nobles et bourgeois pour la construction de leurs hôtels particuliers et occupent au XVIII ème les quartiers situés à la périphérie de Paris : La Ville-l'Évêque (La Madeleine), les Porcherons (St Lazare), les faubourgs St Laurent, St Denis et la Courtille au nord, le Pont aux Choux et le faubourg St Antoine et la Vallée de Fécamp à l'est, les quartiers St Victor, Saint Marcel et St Germain au sud et même les Champs Élysées pour finir le tour ! Ils s'étendent bien-sûr aux communes avoisinantes telles qu'Argenteuil, Pantin, La Courneuve, La Chapelle, Montreuil, Reuilly, Vincennes, Vaugirard, etc.

Mise à jour le Dimanche, 21 Mai 2017 11:31
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Journal du 16.04.1880 : promenade à Wissahickon Imprimer
Écrit par G.R.   
Mercredi, 29 Décembre 2010 09:58

(Journal intime épistolaire)

Samedi 16 Avril  1880.

My Dear H.

Je suis aujourd'hui sous le charme d'une promenade que nous avons faite il y a quelques jours et que je vais essayer de te raconter.

Depuis plusieurs mois, nous avions projeté une promenade à une roche célèbre, (ancien temple indien) connue sous le noms de Indian Rock ou Wissahickon, située à trois ou quatre "miles" du pensionnat ; nous avons profité du premier beau Samedi pour exécuter notre projet. Nous partîmes à onze heures emportant notre goûter et nous nous mîmes en route avec un plaisir extrême. Il faisait très chaud ; je me retrouvais chez nous en Août ; quoique cela, nous marchions assez vite ; il fallait sans cesse monter et descendre des collines interminables, mais du haut desquelles nous avions des vues superbes ; d'autres fois, nous avions de chaque côté d'un petit sentier que nous suivions des fondrières qui avaient plus de quinze mètres de profondeur ; c'était à en avoir le vertige ; plus nous avancions, plus la nature devenait sauvage ; on pouvait facilement se figurer être à des centaines de lieues de toute maison habitée ; nous avions chacune un bâton, car les sentiers devenaient de plus en plus abruptes ; enfin, nous arrivons au bas d'une colline à pic, élevée d'environ vingt mètres ; quelques maigres arbrisseaux croissaient çà et là au travers des fentes de quelques roches aussi grosses que des maisons, et qui semblaient devoir rouler sur nos têtes au premier mouvement ; au pied coulait un ruisseau qui bondissait rempli d'écume dans son lit sinueux et formait des milliers de petites cascades ; de l'autre côté s'élevait une autre colline à pente plus douce qui nous dérobait toute vue ; nous nous reposâmes quelques instants sur des quartiers de roches sombres, car il fallait reprendre des forces avant d'escalader cette montagne de roc de l'autre côté de laquelle se trouve "Indian rock".

Au bout d'un quart d'heure nous commençâmes l'ascension, chose extrêmement difficile, les rochers étant tapissés de mousse glissante ; nous mîmes environ une demi-heure pour arriver au faîte et nous n'avions que la plus facile moitié de franchie ; de l'autre côté, l'escarpement était plus à pic encore et au bas coulait rapidement une rivière assez large où le moindre faux-pas pouvait nous précipiter ; nous descendîmes avec peine ; nous tenant aux branches des sapins ; j'étais avec les deux demoiselles Bayard ; Nannie qui était en avant m'indiquait les bons chemins, et Flory derrière nous disait mille bêtises qui nous faisaient rire aux larmes ; tout à coup nous ne l'entendîmes plus ; nous nous retournâmes, mais elle était disparue ; Mademoiselle, me dit  Nannie, il ne faut pas faire attention ; elle va sans doute faire une de ses surprises. Nous continuâmes à marcher en silence ; maintenant il n'y avait plus de sapins ; rien que des pierres et toujours des pierres ; nous arrivâmes enfin dans une espèce d'entonnoir que surmontait un énorme rocher, au milieu duquel se trouvait une ouverture béante ; nous grimpâmes un escalier si cela peut s'appeler ainsi et nous arrivâmes devant l'ouverture ; la plupart de ces demoiselles nous attendaient là ; on voulait voir, mais personne ne voulait s'aventurer la première dans ces ténèbres ; après une minute de délibération, Nannie et moi entrèrent les premières suivies de toutes les autres ; au bout de trois ou quatre pas ; le chemin fait un coude et nous ne pûmes plus marcher que une à une en même temps, la lumière disparut il y eut encore un moment d'hésitation ; Nannie me dit : "Passez Mademoiselle." je le fis et nous nous remîmes à l'aventure nous tenant par les robes nous fîmes une dizaine de pas dans le silence le plus complet ; plusieurs déclarèrent en avoir assez et retournèrent ; tout à coup le mur disparu dans ma main et je me trouvai dans le vide ; je t'avoue qu'alors tout mon courage disparut aussi et que j'eus l'idée de me sauver aussi ; mais tout le monde était derrière moi, il me fallait avancer ; à force d'écarquiller mes yeux, je finis par apercevoir une lumière blanchâtre ; je fis encore quelque pas et nous pûmes distinguer les objets qui nous environnaient au bout de quelques instants. Nous étions dans une caverne assez grande ; le jour pénétrait à peine par quelques crevasses situées du côté par où nous étions entrées ; le fond était dans les plus complètes ténèbres et la voûte aussi ; au bout de quelques minutes, nous aperçûmes confusément entre deux crevasses, une espèce de statue de pierre, c'était le Dieu ; il y avait sur lui quelque chose de plus noir, et on voyait comme deux bras étendus ; pas une n'osait approcher ; on se sentait malgré soi  pris d'une certaine frayeur ; à force de regarder, il semblait voir remuer l'objet noir ; Nannie me dit tout bas en me serrant le bras : "Mademoiselle ça remue" - "Non", lui dis-je - "Si Mademoiselle, je le vois". J'allais répondre quand soudain un des deux bras se baissa et j'entendis distinctement un soupir. Aussitôt toutes les enfants qui l'avaient vu comme moi, se mettent à jeter des cris perçants et courent affolées de toutes parts ; j'aurais voulu me sauver aussi, mais la peur me clouait à ma place ; je ne pouvais faire un mouvement ; ce fut bien pis quand la chose noire se détachant tout à fait tomba devant moi, je jetais alors un cri ; Nannie tremblait de tous ses membres ; j'entendais claquer ses dents ; les autres se sauvaient, ayant retrouvé l'ouverture ; j'allais me sauver à mon tour quand la chose noire se relevant éclata de rire, l'idole, la chose noire, le sauvage, c'était ... Flory.

Nannie et moi avions idée de la battre ; nous nous empressâmes de sortir ; il n'y avait plus là personne, tout le monde s'était sauvé, nous abandonnant généreusement ; nous nous reposâmes quelques instants, accablant Flory de sottises, puis nous retournâmes à la maison, où nous trouvâmes les autres. Mrs Comegys était au désespoir ; chacune de ces demoiselles avait brodé sur l'histoire, de sorte que des hommes armés s'étaient précipités sur nous et nous avaient assassinées etc. etc. Nita au sortir de la caverne avait dit aux autres : "Dépêchons -nous, nous pouvons nous sauver pendant qu'ils tuent Mademoiselle et Nannie."

Volà, ma chérie, l'histoire dramatique de notre excursion à Wissahickon, elle a été un peu longue je crois et j'en suis toute fatiguée.

A Bientôt ma chère H., je t'envoie mille baisers, Ton amie sincère et dévouée.

Vanda.

Mise à jour le Mercredi, 29 Décembre 2010 10:23
 
Journal du 09.05.1880 : pique-nique à Fort-Washington Imprimer
Écrit par G.R.   
Mercredi, 29 Décembre 2010 10:26

(Journal intime épistolaire)

Chestnut-Hill, 9 Mai 1880 - Dimanche

My Darling H.

Pour te demander de l'indulgence, je commence par t'apprendre que 1° J'ai too warm 2° I have a headache 3° I am deaf 4° I am in a very bad humour.

1° I am too warm, le thermomètre marque 90 ° à l'ombre, c'est donc naturel d'avoir chaud.

2° et 3° I have a very bad headache and I am deaf. Depuis trois ou quatre jours, j'ai attrapé un courant d'air dans l'oreille qui m'a rendu sourde ; les suites de ma surdité passagère sont le mal de tête.

4° Je suis de mauvaise humeur because je devais porter ce matin mon costume d'été pour la première fois ; du chapeau aux gants tout était neuf ; il faisait un temps splendide, tout allait donc à souhait, mais voilà que ma robe est trop courte et que j'ai été obligée de me déshabillée pour reprendre mon costume noir dans lequel je bous ; et il y a vraiment de quoi être de mauvaise humeur.

Mais, my Dear, tu vas penser, si tu ne le dis pas : "Pour m'écrire de pareilles choses, Lucille pourrait aller à la cave si elle avait trop chaud et y dormir si bon lui semblait." A cela, je te répondrai : " Pour aller à la cave il faudrait qu'il y en ait ici". Or cette partie de la maison indispensable aux Français étant inutile aux Américains qui ne boivent que de l'eau et aucune boisson fermentée, il n'en existe pas ; je poursuivrai donc mes jérémiades, et tu seras obligée de les lire, à moins cependant que tu préfères les jeter au feu, à ton aise.

Oh j'oubliais : hier nous avons eu un pique-nique magnifique chez Clara Hart, ma compagne de chambre. Depuis quinze jours cette partie était projetée ; Clara m'avait répété plusieurs fois qu'elle tenait beaucoup à m'avoir. Madame Comegys me conseilla aussi d'y aller, mais tu connais mon caractère, j'avais peur des nouvelles personnes que j'allais voir ; en moi combattait le désir de voir et la crainte des présentations ; après bien des débats, la curiosité vainqueur de la crainte me fit mettre mon chapeau et dire oui. A dix heures arrive un long char-à-bancs, pavoisé de drapeaux et nous partons quatorze, moi seule de maîtresse. Aussitôt hors de la ville, ces demoiselles ont commencé à chanter jusque la maison ; les hommes, les femmes, les enfants sortaient pour nous voir, agitaient chapeaux et mouchoirs auxquels nous répondions avec des cris ; les chiens hurlaient en suivant la voiture, c'était un tintamarre épouvantable. Arrivés à Fort-Washington, devant la grille de Master Hart, nous chantons de plus belle ; Clara et les deux Harding, rejointes bientôt par la maîtresse de la maison nous attendaient sur la galerie ; après les présentations, nous partons visiter le parc très étendu et très joli ; nous y fîmes provision de fleurs jusque une heure ; le soleil étant très chaud nous rentrâmes à la maison que nous visitâmes du belvédère où l'on voit jusque Chestnut-Hill jusqu'aux salons du rez-de-chaussée ; tout est très joli et d'un confortable qui ne se trouve pas toujours dans nos châteaux français. L'heure du "lunch" étant arrivé, nous passâmes à la salle à manger où il nous fut servi une collation délicieuse, Master Hart me versa du champagne, et me déclara que je ne pouvais refuser un compatriote me souhaitant la bienvenue ; je bus donc, pour la première fois depuis mon séjour en Amérique, du vin, et ce vin était du champagne frappé ; par une de nos vieilles habitudes françaises, je n'ai pas voulu boire sans faire un souhait quelconque ; je ne pouvais le faire à quelqu'un présent qui ne m'eut pas compris, j'ai donc pensé à Papa et à Maman, à Papa et Maman Colas que ce vin me rappelait surtout et à ma sœur et à toi ma chérie. De la salle à manger, nous sommes passées au salon où nous avons dansé une demi-heure environ, il faisait trop chaud pour le faire plus longtemps ; le reste de l'après-midi s'est passé sur le gazon où nous avons regardé jouer "Tennes". A cinq heures la voiture est arrivée, et nous avons repris le chemin de Chestnut-Hill en philosophant sur l'instabilité des choses humaines. Une heure après, nous rentrions au pensionnat terriblement fatiguées mais charmées de notre bonne journée.

Ma lettre a encore été bien longue, il est tard. Bonne Chérie je t'embrasse comme je t'aime.

Tout à toi, Vanda

Mise à jour le Mercredi, 29 Décembre 2010 10:31
 
Florence Bayard PDF Imprimer
Écrit par G.R.   
Lundi, 06 Décembre 2010 19:39

Florence Bayard, ce "diable à quatre", élève de la première promotion de Chestnut-Hill (1879-80) n'a pas démenti sa réputation :

Quand Florence Bayard Hilles de Wilmington entendit Mabel Vernon parler du vote des femmes, elle réalisa qu'elle disait "ce en quoi je croyais et pour lequel je ne faisais rien". À partir de cet instant Mrs Hilles fut totalement engagée. Elle donna son temps, son argent, son engagement pour la cause "du vote des femmes". Elle et Mabel Vernon initièrent l'association "Congressional Union" au Delaware. Elle fut une des suffragettes "sentinelles silencieuses" autour de la Maison Blanche, et fut arretée en juillet 1917, jugée et condamnée à deux mois de prison. Après trois jours de geôle, elle fut graciée par le Président Wilson.

Fille du sénateur Thomas F. Bayard, Mrs Hilles vient d'une famille de politiciens du Delaware. En 1898, elle épousa William S. Hilles, avocat. Outre son action de suffragette, Mrs Hilles participa à de nombreuses associations communautaires du Delaware.

Le journal "The Suffragist" publia son discours lors du procès:


The Suffragist, Saturday, July 21, 1917, p. 8

MRS. FLORENCE BAYARD HILLES, one of the most brilliant figures in the suffrage movement, said: "For generations the men of my family have given their services to their country. For myself, my training from childhood has been with a father who believed in democracy and who belonged to the Democratic party. By inheritance and conviction I am a Democrat, and to a Democratic President I went with my appeal. What a spectacle it must be to the thinking- people of this country to see us urged to go to war for democracy in a foreign land, and to see women thrown into prison who plead for that same cause at home.

"I stand here to affirm my innocence of the charge against me. This court has not proved that I obstructed traffic. My presence at the White House gate was under the constitutional right of petitioning the government for freedom, or for any other cause. During the months of January, February, March, April, and May picketing, such as we have been doing, has been held legal. During the month of June it apparently becomes illegal.

"We have every right to believe that we may continue our course-since under arbitrary ruling the precedent has been established, though not yet definitely established, that during certain months picketing is legal under the act of Congress, and during certain other months is illegal.

"My services as an American woman are being conscripted by order of the President of the United States to help win his world war for democracy . . . . 'that the right of those who submit to authority shall have a voice in their own government.' I shall continue to plead for the political liberty of American women-and especially do I plead to the President, since he is the one person who by a suggestion can end the struggles of American women to take their proper places in a true democracy."

Mise à jour le Lundi, 17 Janvier 2011 15:02
 
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